Séminaire national de l'ARDM, Paris, 31 janvier 2020.
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Les actes du séminaire seront publiés par l'ARDM. Voici l'introduction du texte des actes:
« La didactique des mathématiques est la science des conditions spécifiques de la diffusion des connaissances mathématiques ». Tout didacticien des mathématiques connaît cette définition classique proposée par Guy Brousseau (1994, p. 1). Ce qui m’interroge en tant que didacticien de l’informatique, c’est qu’elle ne me semble pas fonctionner pour l’informatique. Peut-on dire que « la didactique de l’informatique est la science des conditions spécifiques de la diffusion des connaissances informatiques » ? Car à l’école est-ce que sont enseignées sont des « connaissances informatiques » ? Plus précisément, l’école enseigne-t-elle des connaissances qu’un informaticien reconnaitrait comme informatiques ?
J’ai été invité à présenter mes travaux, inscrits en
didactique de l’informatique, lors du séminaire national de l’ARDM, en janvier
2020, suite à mon Habilitation à Diriger des Recherches et à l’ouvrage qui en
est issu (Fluckiger, 2019). Ce texte en est le reflet, écrit dans une langue
plus oralisée et personnelle qu’un article académique. Il s’agit, par ce texte,
d’ouvrir un dialogue entre didactiques en revenant aux bases mêmes du projet
des didactiques : discuter de ce qui est spécifique aux contenus dans les
enseignements/apprentissages, spécifique à la nature même des contenus (le
type d’opérations cognitives nécessaires à son apprentissage, sa structure
interne…), à la forme que prend son organisation curriculaire à l’école, ou
encore à la manière dont les acteurs éducatifs (enseignants, élèves, parents…)
se les représentent, leur assignent des finalités, etc.
Pour cela, je commencerai par revenir sur les différences de
statut entre informatique et mathématiques et sur les différences qui en
découlent pour leurs didactiques ; je discuterai ensuite du problème,
crucial pour l’informatique mais qui se pose pour toutes les didactiques,
d’identification des contenus (partie 3) ; je reviendrai sur la notion de
contenu et le programme scientifique qu’elle ouvre si l’on considère qu’un
contenu fait toujours l’objet d’une élaboration sociale et d’une
réappropriation subjective (partie 4) avant de conclure sur la possibilité d’un
regard critique en didactique (5).