Référence: Fluckiger Cédric, Daunay Bertrand, Boucher Stéphanie, (2016), Le temps vécu. Discours d'enseignants disposant d'un TNI sur le temps de préparation des cours, Distance et Médiation des Savoirs, n°16. En ligne: http://dms.revues.org/1642
Extrait de la conclusion:
Le temps dont parlent les enseignants à propos de leur travail documentaire n’est pas qu’une durée mesurable de façon comptable : l’investissement en temps renvoie à des ressentis qui rendent le temps passé plus ou moins acceptable, selon qu’il rencontre ou non des intérêts personnels. Ces (dés) intérêts peuvent concerner aussi bien la dimension technique (qui rencontre l’appréhension par les enseignants des technologies numériques, dans un continuum entre technophilie et technophobie) ou la dimension socialisante des échanges que peut susciter la mutualisation des ressources que, plus fondamentalement, le travail didactique lié aux ressources, souvent perçu par les enseignants comme au cœur de leur métier.Nous avons caractérisé ce travail didactique comme mettant en œuvre trois activités : la recherche, l’adaptation et la création de ressources, trois activités dont nous avons montré qu’elles se combinaient, variablement selon les enseignants ; or cette combinaison peut nous amener, finalement, à caractériser le travail didactique de préparation comme un travail d’invention de documents, en prenant le mot invention au sens rhétorique du terme, qui consiste à produire du nouveau avec des matériaux existants.
Ce temps du didactique, avons-nous montré, n’est pas dissociable du temps de la technique ou du temps de la diffusion des ressources. L’articulation des différentes temporalités liées au travail documentaire des enseignants confirme la complexité, que mettent en avant Gueudet et Trouche (2008), du travail documentaire des enseignants en contexte numérique, au-delà des mots d’ordre simplificateurs qui accompagnent toujours l’introduction de nouvelles technologies dans la pratique d’enseignement.