jeudi 6 décembre 2018

Parution de "INNOVATION TECHNOLOGIQUE, INNOVATION PÉDAGOGIQUE ÉCLAIRAGE DE RECHERCHES EMPIRIQUES EN SCIENCES DE L’ÉDUCATION"

Parution de l'article de présentation du numéro 63 de la revue Spirale, coordonné par François-Xavier Bernard et Cédric Fluckiger

Le texte intégral de l'article: http://spirale-edu-revue.fr/spip.php?article1379

Extrait de l'article: Les discours institutionnels sur « le numérique » dans l’éducation attribuent le plus souvent deux types de visées à son développement. D’une part il s’agirait de « faire entrer l’École dans l’ère du numérique » [1], d’autre part « le numérique » serait un moyen et une opportunité de refonder l’école ou l’université : « La transformation sociale par le numérique est un levier de la refondation de l’École » [2]. Dans un contexte tel que celui du Québec, Raby et al. rapportent dans ce numéro des préoccupations et implicites similaires, l’implantation massive de tableaux numériques interactifs (TNI) depuis 2011 visant, selon ces auteurs, à « moderniser l’enseignement, grâce à cette nouvelle technologie, en le rendant plus interactif ».
Cette idée relève d’une part d’un profond déterminisme technologique qui fait écho aux discours qui accompagnent l’introduction de toute nouvelle technologie en éducation (Baron, 2014). Elle relève sans doute également en partie du rapport « magique » aux objets techniques (Rinaudo, 2011) et de l’imaginaire « utopique » et novateur associé à Internet (Flichy, 2001).
Face aux discours de ceux que Dieuzeide qualifiait de « marchands » et de « prophètes », des chercheurs comme Glickmann, Linard ou Jacquinot, ont opposé une longue tradition de travaux s’inscrivant dans une filiation plus ou moins directe avec les approches critiques de la technique (Habermas, 1984) et s’inscrivant majoritairement dans un paradigme anthropocentré distinguant, dans des termes théoriques variés, phénomènes de diffusion et d’appropriation des technologies. Cette perspective de recherche a conduit à un large consensus autour de l’idée que l’innovation technologique n’entraîne pas nécessairement l’innovation pédagogique (Tricot, 2017).